Résumé de la conférence : « l ‘agriculture bio en Wallonie »


Résumé de la conférence : « l ‘agriculture bio en Wallonie »
Par Mme Audrey Vankeerberghen
(approche socio-anthropologique et historique)

L’agriculture bio a commencé à apparaître dans les années 60 : 2 ou 3 agriculteurs en 1960. Puis augmentation lente du nombre en 1970-80. Soutenus par les premières associations : « Nature et Progrès », « biogarantie » Création des premiers labels.
En 1993 : règlement européen : nécessité de se soumettre à un contrôle pour obtenir un certificat.
Label européen :

Autres labels : AB
Le marché s’est développé dans les années 90. Les crises alimentaires ont augmenté la demande. Création des groupements d’achats. Ces produits bio sont ensuite entrés dans les grandes surfaces. Les gens commencent à se préoccuper des problèmes environnementaux.

Mme Audrey Vankeerberghen a interrogé 50 agriculteurs bio.

Pourquoi un tel succès auprès des agriculteurs ?
·      Souvent prise de conscience de leur part : « on fait manger de la merde aux gens »
·      Marre des engrais qui parfois ont des effets inattendus Ex ceux qui raccourcissent les céréales.
·      Pour retrouver la qualité gustative
·      Pour les primes
·      Pour retrouver le contact direct avec le consommateur
·      Sentiment partagé par tous : par le bio, ils ont retrouvé le plaisir de faire ce métier, plus de satisfactions professionnelles.

Pourquoi avoir choisi le bio ?
·      A cause des problèmes de santé rencontrés par les agriculteurs qui utilisent des pesticides.
·      Problèmes agronomiques : prise de conscience que la terre s’appauvrit, choisir des races mieux adaptées.
·      Opportunité du marché
·      Raisons environnementales : détérioration de la faune et de la flore : contents de voir revenir les oiseaux…
·      Se voient entre eux lors de rencontres, formations…Création d’un réseau.
·      Réflexion par rapport aux produits chimiques, à la santé

Obstacles au bio :
- Peu de surface disponible
  En RW 4 % de la surface agricole est en bio, 1 % en flandre !
- Difficulté de vendre la viande bio
- Manque de formation, de savoir faire technique
- « les représentations mentales » :
·      C’est un modèle pour amateurs
·      « On laisse tout pousser comme ça »
·      Contraire au principe du « propre en ordre », mauvaises herbes mal tolérées même quand elles ne nuisent pas à la culture. Un paysage doit être « propre »
·      L’agriculture est la domestication de la nature
·      Influence des commerciaux qui passent…
·      Conséquences du modèle industriel
Ce modèle cognitif vaut aussi pour les jardins des particuliers.
- Le blanc bleu : race sélectionnée. Les vaches ne peuvent accoucher que par césarienne ! Pas bio ! Or changer de race est difficile pour un éleveur : attaché à ses bêtes, difficulté de les vendre, les ateliers de boucherie sont faits pour le blanc-bleu : viande tendre.
Mais certains en ont assez du blanc-bleu car race très exigente

Débat :
·      Les agriculteurs bio sauvegardent aussi le patrimoine des légumes, fruits de variétés "anciennes" et races d'élevage « anciennes », problèmes des hybrides.
·      Nécessité d’études sur la santé des agriculteurs bio et conventionnels : cancers, stérilité, dépressions, suicides
·      L’agriculture bio nécessite plus de personnel. Pourrait être créatrice d’emplois mais il n’est est rien. Ex : le recours à des saisonniers pour les récoltes est difficile car ceux-ci perdent leurs allocations de chômage après 3 mois. Les primes vont surtout aux très grandes exploitations. Nécessité que les petits agriculteurs soient mieux soutenus.